Tailler un végétal peut s’avérer plus complexe qu’il n’y paraît.
En effet, les conséquences d’une taille qui n’est pas faîte à la bonne période et de la bonne manière peut avoir des conséquences importantes sur le fleurissement de la plante (et donc la fructification pour les arbres et arbustes fruitiers) mais aussi sur sa santé. Vous trouverez ici une synthèse de bonnes pratiques de taille par grandes familles d’arbres, d’arbustes et de plantes vivaces.
Avoir une bonne raison de tailler
L’opération de taille reste traumatisante pour le végétal et peut être un vecteur de contamination de pathogènes. Il faut donc avoir une bonne raison de tailler : former et/ou densifier le port d’un arbre ou d’un arbuste, développer la floraison et/ou augmenter la production de fruits, régénérer le végétal ou éviter que le sujet deviennent envahissant.
Quand et quoi tailler ?
1. Les arbustes
Tailler les arbustes sans intérêt de floraison (photinia, troêne, laurier palme, buis, cornouiller…) au printemps (mai-juin) pour une taille d’entretien et à l’automne pour une seconde taille d’entretien ou une taille de formation ou de rabattage.
Pour les arbustes à floraison printanière (forsythia, cognassier du Japon, corète du Japon, deutzias, seringats, weigelia, spirées…), la taille devra s’effectuer dès la fin de leur floraison, ou peu de temps après. Les tailler trop tard ne leur permettra par de produire leur branches avec les boutons floraux avant le repos hivernal et les tailler en hiver revient à supprimer toutes les branches porteuses des futures fleurs.
Les arbustes à floraison estivale (céanothe, hibiscus, oranger du mexique…) fleurissent sur des bois qu’ils auront produits au printemps. On peut donc les tailler en automne (après floraison) ou en fin d’hiver.
2. Les conifères
Les tailles des conifères (y compris les thuyas) peuvent être programmées en avril-mai et entre août et octobre.
3. Les arbres à vocation ornementale
Les tailles de formation, de fleurissement ou d’élagage devront être réalisées en automne ou en fin d’hiver.
4. Les arbres fruitiers
Les tailles de fructification et d’élagage des arbres fruitiers à pépins doivent être menées en hiver lors de journées sèches et ensoleillées afin de limiter le risque de pathogènes sur les cicatrices.
Les arbres fruitiers à noyau devront être taillés une fois les feuilles en place c’est à dire en avril/mai.
Les arbustes à fruits (groseilliers, cassissiers) seront à tailler soit en fin d’automne soit en fin d’hiver hors période de gel.
Les framboisiers non remontants devront être éclaircis en fin de printemps et régénérés en hiver. Quant aux framboisiers remontants (2 récoltes par an), coupez au ras du sol les tiges qui ont donné des fruits durant l’été (elles se reconnaissent car ce sont les plus sèches). Pour les rameaux qui ont fructifié à l’automne, rabattez-les à 80 cm environ, c’est à dire sous la hampe des fruits qu’elles ont portés.
5. La vigne
Taillez vos pieds de vigne entre février et mi-mars car après cette période la montée de sève peut débuter et vous risquez d’observer un écoulement de sève à chaque coupe et ceci risque d’affaiblir la plante.
6. Les graminées
La taille de régénérescence des graminées devra être effectuée seulement en début de printemps en coupant à la base les feuilles sèches des graminées, à l’exception des stipas « cheveux d’ange », où un simple brossage pour enlever les brindilles sèches suffit.
7. Les plantes vivaces
La variété importante des vivaces ne permet pas de généraliser des conseils de taille. Et de manière générale, ces plantes n’ont pas forcément besoin d’une intervention de l’homme pour se développer et se contiennent naturellement toutes seules. Néanmoins, il est possible d’intervenir pour certaines d’entre elles, pour prolonger et densifier le fleurissement.
8. Les rosiers
La taille des rosiers s’effectue au printemps une fois que le risque de gelée a disparu. Ne pas hésiter à rabattre le rosier en supprimant les veilles branches et en laissant les branches jeunes les plus vigoureuses. En cous de floraison, supprimer les fleurs fanées.
4 principes à respecter
En règle générale, la taille revient à contenir la forme d’un arbuste ou d’une vivace et à rééquilibrer son port dans un but esthétique. Pour une meilleure santé du végétal, il convient de :
- supprimer le bois mort ;
- dégager si besoin le centre de l’arbuste, afin que l’air et le soleil y pénètrent mieux ;
- couper à la base les rameaux malingres ou malades ainsi que les plus vieux ;
- ne pas raccourcir plus d’un tiers les branches les plus jeunes.
Pas de taille obligatoire pour les azalées et les rhododendrons
La taille n’est pas obligatoire pour tous les arbustes. Parmi les arbustes à floraison printanière, les aubépines et les genêts s’en passent fort bien. Les azalées et les rhododendrons n’ont pas non plus besoin d’être taillés.
Bonnes pratiques environnementales
Plutôt que de porter vos résidus de taille à la déchetterie, vous pouvez composter les feuilles et les petites branches (à l’exception des résidus de taille de conifères, trop acide, et des résidus de taille de végétaux malades) et, si vous en avez la possibilité, broyer les plus grosses branches. Déposer le tout au pied de vos haies ou de vos massifs ce qui servira d’amendement et de paillage à vos végétaux.
Un dernier conseil : assurez-vous qu’il n’y ait pas de nids d’oiseaux avant de commencer à tailler !
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Cette chronique vous est proposée par Julien, jardinier éco-paysagiste au sein de Jardin Vivant (81120 Poulan-Pouzols) dont le but est de concevoir et entretenir les jardins en favorisant la biodiversité. Il promeut des aménagements paysagers éco-responsables, privilégie les matériaux naturels et utilise des techniques culturales permettant de redynamiser les sols. Il accompagne également les particuliers qui veulent se lancer dans un potager ou adopter des poules, et propose des animations de sensibilisation pour les scolaires ou les entreprises. Une nouvelle approche, en somme. On vous le conseille !