Julien tord le cou à certaines idées reçues et donne 5 règles à adopter !
L’hiver est une période délicate pour les animaux sauvages, en particulier les oiseaux, car c’est une période où la nourriture est naturellement peu abondante, voire peu accessible en période de gel ou de neige. De plus, avec la disparition des haies champêtres en campagne, la bétonisation, le débroussaillage à « tout-va », la mode aux végétaux non fructifères, le manque de diversité dans les plantations, et plus globalement la diminution du nombre d’insectes, les oiseaux ont de plus en plus de mal à se nourrir tout l’hiver. Il est donc possible de leur apporter une aide précieuse pour passer plus sereinement cette période délicate. Néanmoins, quelques conseils s’imposent afin de ne pas nuire à leur rythme biologique et à leurs habitudes comportementales.
Respecter le régime alimentaire saisonnier des oiseaux
Tout d’abord, il est important de savoir que le comportement des oiseaux évolue en fonction des conditions climatiques et leur régime alimentaire s’adapte naturellement en fonction des disponibilités saisonnières. Ainsi, des oiseaux insectivores deviennent granivores l’hiver en l’absence d’insectes à se mettre sous le bec… Aussi, certains experts expliquent que l’hiver et les grands froids aident à l’amélioration génétique des espèces en sélectionnant les individus les moins fragiles et permet alors un équilibre naturel de la chaîne alimentaire. En somme, il ne faut pas aller contre les lois de la nature !
Sélectionner la nourriture à donner aux oiseaux
Néanmoins, lors des périodes de grands froids, on peut tout de même être pris de pitié pour nos amis ailés et leur mettre à disposition quelques victuailles bien choisies qui correspondent à leur régime alimentaire.
Règle N°1 : Opter pour des graines brutes non traitées produites localement du type blé, maïs, orge et surtout tournesol qui ne craint pas l’humidité, des oléagineux tels que noix ou noisettes concassées, des fruits.
Règle N°2 : On peut proposer des boules de graisse végétale, sans sel ni sucre. Mais les boules de graisse avec vers de farine déshydratés sont à proscrire car ils constituent une fausse information pour l’oiseau qui croit voir, avec l’apport de ces protéines animales, arriver le printemps. Evitez aussi les emballages plastiques en filet car ils peuvent s’avérer dangereux pour les volatiles.
Règle N°3 : Éviter les aliments salés, les restes de repas, les mélanges de graines pour oiseaux exotiques, le pain et le lait.
Règle N°4 : Mettre à disposition de l’eau propre et la renouveler régulièrement
Règle N°5 : Arrêter de les nourrir dès que les températures douces reviennent, car les oiseaux doivent trouver tout seul leur nourriture et les alimenter toute l’année reviendrait à rompre un certain équilibre.
Respecter certaines règles d’hygiène et de sécurité
D’autres règles nécessitent d’être respectées :
- donner régulièrement plutôt que d’un seul coup ;
- ne pas arrêter de nourrir les oiseaux brusquement notamment s’il faut encore froid (période de gel ou neige) : les oiseaux habitués à venir auraient alors beaucoup de mal à chercher de la nourriture ailleurs.
- nettoyer régulièrement les mangeoires et leurs alentours pour retirer les fientes et les vieux aliments afin d’éviter la transmission de maladies ;
- disposer les victuailles soit en hauteur (pour les espèces arboricoles tels que les mésanges) soit à terre (pour les merles, moineaux…) mais toujours dans un endroit dégagé (pour éviter les prédateurs et notamment les chats).
La meilleure mangeoire : une biodiversité permanente
Enfin, la meilleure aide que l’on puisse apporter aux oiseaux est de leur réserver le gîte et le couvert permanent dans nos jardins. Comment ? En plantant divers arbres et arbustes à fleurs, en laissant un tapis de feuilles au pied de certains arbres, en acceptant de voir fleurir le lierre dans les arbres ou de laisser monter en graines des plantes sauvages autour du jardin…
Notre chroniqueur Julien vient de créer son entreprise !
Cette chronique vous est proposée par Julien, jardinier éco-paysagiste au sein de Jardin Vivant (81120 Poulan-Pouzols) dont le but est de concevoir et entretenir les jardins en favorisant la biodiversité. Il promeut des aménagements paysagers éco-responsables, privilégie les matériaux naturels et utilise des techniques culturales permettant de redynamiser les sols. Il accompagne également les particuliers qui veulent se lancer dans un potager ou adopter des poules, et propose des animations de sensibilisation pour les scolaires ou les entreprises. Une nouvelle approche, en somme. On vous le conseille !