La Chronique de Julien
Julien vous conseille ce mois-ci de créer, avec vos enfants, des refuges pour les petits animaux du jardin : insectes et bourdons, hérissons, oiseaux et même chouettes ! En parallèle, favorisez la diversité végétale et évitez de trop « nettoyer » …
Aussi petit soit-il, un jardin peut accueillir une importante biodiversité ! Encore faut-il respecter certains principes et proposer aux animaux, a fortiori aux alliés du jardinier, un gîte chaleureux. Voici un bouquet d’idées pour construire ou aménager des refuges pour les nombreuses « petites bêtes » de vos jardins.
Quelques grands principes
D’abord, il faudra favoriser une diversité végétale maximale ! Vous pouvez le faire en implantant des fleurs, des haies champêtres et fleuries (oubliez les haies mono-espèces de thuyas ou de laurines) et des arbres.
Saviez-vous que le « nettoyage » – tonte rases des pelouses, tailles récurrentes, élimination des feuilles – contribue à la perte de biodiversité dans les jardins ?! Laissez la nature s’exprimer et faites-lui confiance en maintenant des zones non entretenues.
Hôtel à insectes
Facile et très ludique à réaliser avec des enfants qui en voient désormais fréquemment dans les jardins publics, l’hôtel à insectes permet d’accueillir une multitude d’insectes auxiliaires : abeilles solitaires, chrysope, araignées, diptères… De nombreux sites sur internet proposent des plans et présentent des conseils pour sa fabrication et notamment le type de matériaux à utiliser. Veillez à bien positionner votre hôtel de manière à ce qu’il soit au soleil le matin, à l’ombre aux heures les plus chaudes de l’été et de manière générale à l’abri des vents dominants.
Le hérisson se nourrit de limaces ! Hébergez-le…
Veillez à bien positionner votre hôtel à insectes, qui sont autant d’auxiliaires au jardin…
La coccinelle raffole des pucerons. Adoptez-en !
Le gîte pour hérissons
Le hérisson se nourrit de quantités de limaces ou autres gastéropodes au potager. Par conséquent, réservez-lui une place de choix ! Cela est facile : sous un tas de bois, vous n’aurez qu’à aménager une petite chambre remplie de feuilles mortes. Il s’en servira comme gite diurne et d’hibernation.
Nichoir à bourdons
Les bourdons, qui rappelons-le n’ont pas de dard, sont des grands pollinisateurs au même titre que les abeilles et les papillons. Leur logement consiste à creuser un trou dans le sol que l’on remplit de paille et que l’on couvre d’un pot en terre à l’envers. Un accès y est aménagé en disposant une planche sur le dessus calée par deux pierres.
Nichoir à oiseaux
Les nichoirs sont destinés à accueillir les oiseaux pour y nidifier c’est-à-dire qu’ils y apporteront leurs propres matériaux et y élèveront leurs petits. Il existe différents types de nichoir dont les dimensions, et notamment celles du trou d’entrée, devront être adaptées en fonction du type d’oiseau et de sa taille.
Sur le site www.nichoirs.net, vous trouverez les plans de nichoirs pour une multitude d’oiseaux : mésanges, hirondelles, grimpereaux, troglodyte… Rappelons que les oiseaux sont très friands de mouches pondeuses, de larves ou de chenilles qui dévorent fruits et légumes.
Nichoirs à chouettes
Les chouettes raffolent des petits rongeurs qui viennent grignoter dans le potager. Là aussi, chaque espèce de chouette (Chevêche, Effraie, Hulotte) aura droit à un type de nichoir. Plus complexe dans sa conception, vous trouverez également des plans sur le site www.nichoirs.net
Gîte à chauve-souris
La chauve-souris est un allié de plus contre des insectes redoutables comme les moustiques ou encore la chenille processionnaire du pin. Avant et après l’hibernation, les chauves-souris fréquentent des abris temporaires qui sont généralement des arbres creux et des cavités dans les édifices mais qui sont de plus en plus rares dans nos paysages. D’où l’utilité de leur fabriquer un gîte constitué d’une boite ouverte sur la partie inférieure que l’on viendra fixer à un arbre en hauteur ou sous le toit d’un bâtiment ouvert.
La mare
La mare permet à elle seule de créer un écosystème puisque qu’elle va attirer une multitude d’animaux, qui vivront en équilibre, et abriter des espèces végétales. Néanmoins, sa réalisation reste délicate car elle doit suivre quelques règles spécifiques et présente un coût non négligeable avec généralement l’achat d’un dispositif (bac ou bâche) permettant de réaliser l’étanchéité.
Les tas de pierre ou de branches
Vous pouvez également réserver dans le jardin un espace où vous laissez un petit tas de branches pour attirer les batraciens qui viendront s’y réfugier. Les tas de pierre, ou plus esthétique les murets en pierre sèche, permettront également aux lézards de s’y cacher.
L’avis de Julien : nous sommes tous garants de la biodiversité !
La mise en place de ces dispositifs dans un jardin reste une contribution mineure pour chacun, mais importante pour la planète, pour la sauvegarde de la biodiversité grandement menacée aujourd’hui par l’urbanisation croissante ou les méthodes agricoles néfastes. Mais vous y trouverez une satisfaction personnelle en associant vos enfants ou petits-enfants à la construction de ces nids ou gîtes, en faisant goûter à vos amis vos légumes qui auront été préservés par l’attaque de certains nuisibles ou en montrant à vos collègues la photo du hérisson qui traverse tous les soirs votre terrasse 😉.
Cette chronique vous est proposée par Julien, jardinier-paysagiste au sein de Pierres et Jardins (81300 Lasgraisses).
Crédit photos : Florent Lamontagne contact@photoslamontagne.com