Comédie musicale, documentaire, histoire d’amour, peinture sociale… Comme chaque année, la programmation du festival des Œillades à Albi, fourmille de petits bijoux cinématographiques.
Du 19 au 24 novembre, près de 50 longs métrages et documentaires de langue francophone seront projetés dans la salle Arcé de la SNA, au CGR Lapérouse et au cinéma des Cordeliers. Après les femmes dans le cinéma et l’environnement, la 28e édition du festival des Oeillades a choisi de mettre à l’honneur la musique ! D’où la magnifique affiche en noir en blanc, mettant en scène deux célèbres demoiselles de Rochefort. Comment s’y retrouver ? Céline Baile, la coordinatrice de la salle Arcé, nous dévoile ses coups de cœur.
Concours de fromage, anti-racisme et corrida
Lorsque nous la rencontrons à la salle Arcé, Céline Baile annonce la couleur : « Je n’ai pas eu le temps de voir les vingt-six films qui seront projetés ici car ce n’est pas moi qui m’occupe de la programmation. Cependant, j’ai beaucoup accompagné les responsables des Œillades Monique et Claude Martin dans des festivals de cinéma, ce qui m’a permis d’en visionner un certain nombre ». Mais la plupart des films des Œillades sont des avant-premières, qui ne sortiront pour certains qu’en mars prochain !
Parmi ceux qu’elle nous conseille d’aller voir : « Vingt dieux », réalisé par Louise Courvoisier, un film sur un fils d’agriculteurs jurassiens qui se retrouve brusquement à la charge de sa petite sœur et décide, pour se faire un peu d’argent, de participer au concours du meilleur comté de la région.
Céline est aussi ressortie enchantée du film « Dans la cuisine des Nguyen », une comédie musicale déjantée vietnamienne réalisée par Stéphane Ly-Cuong. Elle a aussi beaucoup aimé « Animale », une fresque poétique et horrifique sur la frontière entre les humains et les animaux, sur fond de corrida, réalisé par Emma Benestan.
D’autres films sont aussi dans la ligne de mire, parmi lesquels « Jouer avec le feu », film des sœurs Coulin sur la fascination d’un jeune homme pour les groupes identitaires fascistes. Vincent Lindon y joue un père dépassé, rôle pour lequel il a reçu le prix d’interprétation masculine lors de la 81e édition de la Mostra de Venise. Céline a également hâte également d’aller voir « Julie se tait », film belgo-suédois très attendu, réalisé par Leonardo van Dijl sur les violences sexuelles dans le milieu du sport. Sur un ton plus léger, la coordinatrice de la salle Arcé nous recommande également d’aller voir le film « À bicyclette ! », la comédie de Mathias Mlekuz sur un road-trip à vélo de deux amis, de l’Atlantique à la mer Noire.
Education artistique
Le 24 novembre, pour la clôture du festival, la salle Arcé a prévu d’organiser un ciné-concert sur le curieux documentaire de Franck Beauvais « Ne croyez surtout pas que je hurle ». « En 2016, le réalisateur s’est retrouvé seul dans les Vosges à la suite d’une rupture amoureuse. Pour tromper le désespoir, ce dernier s’est mis à visionner plusieurs documentaires par jour », raconte Céline Baile. C’est à la suite de cette sombre période qu’il a réalisé « Ne croyez surtout pas que je hurle », soit une succession de plans issus des 400 documentaires visionnés à cette époque-là. Une voix off nous accompagne, qui s’écoute comme on découvre un journal intime. Lors de la projection aux Œillades, cette voix-off sera remplacée par une partition musicale jouée en direct, dans une ambiance alliant « guitares et machines ».
Le 21 novembre, deux classes de collège du Tarn seront invitées à réaliser l’intégralité des bruitages en direct sur le court métrage « Le baiser » de Pascale Ferran. Ils auront auparavant été « coachés » par une bruiteuse professionnelle au cours de plusieurs ateliers réalisés en classe. Les élèves du lycée Lapérouse en option musique ainsi qu’une classe du lycée Saint-Sernin à Toulouse proposeront également deux bandes-son originales sur un autre court métrage.
Bon visionnage !
Lou-Eve Popper
Plein tarif : 7.20 € Tarif réduit : 6.50 € Pass 10 entrées : 55 €
L’Oeilleton, pour savoir ce qu’il se passe au jour le jour sur le festival
Rédigé par les étudiants de 3e année en Lettre Modernes à la faculté Champollion, le magazine l’Oeilleton retrace chaque journée du festival, comme (et même) si vous y étiez ! Interviews, critiques de films, portraits, vous y retrouverez des articles de fond sur le festival, sans oublier bien sûr les programmes du jour et du lendemain.