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Consultant informatique dans la vie, Olivier cultive une passion pour le volley depuis tout petit… grâce au manga « Jeanne et Serge ». Il nous raconte l’expérience incroyable qu’il a vécue cet été : les JO de Paris vécus de l’intérieur, au pied de la Tour Eiffel…

Olivier Legrand a eu la chance (et le talent) d’arbitrer le beach volley aux Jeux Olympiques du 27 juillet au 10 août, puis d’enchaîner avec le volley assis aux Jeux Paralympiques du 28 août au 8 septembre. Il a fait ses études à Albi (Ecole des Mines) puis est revenu y vivre il y a quelques années. On peut le rencontrer au Coworking L’Accordéon… où nous l’avons interviewé.

Une question qui nous brûle les lèvres…Que retiens-tu de ces JO ?

Vivre cette expérience au plus proche de l’action, avec les plus grands athlètes de la discipline, dans une ambiance aussi festive, c’était incroyable ! Et quand on a su qu’on était en plus sur le Champ-de-Mars au pied de la Tour Eiffel… Il n’y a qu’à se rappeler les images !

Les jeux paralympiques ont été hyper émouvants, on y ressent les frustrations et les joies de façon plus intense. Il y avait une vraie émotion à la cérémonie de clôture, une nostalgie que je ressens encore quand j’écoute les musiques des JO. On a vécu ça comme dans une bulle, on n’avait plus de notion du temps.

Alors maintenant on reprend… Qui es-tu ? D’où te vient cette passion pour le volley ?

Je suis originaire du Nord, de Saint-Omer, près de Dunkerque. J’étais à fond dans un manga -« Jeanne et Serge » – dans lequel le volley occupe une place centrale, et les JO de 1992 à Barcelone ont fini de me convaincre de me lancer dans ce sport.

J’ai pratiqué au collège et au lycée, avant d’intégrer un club et de monter jusqu’en Régional 2. Quand j’ai déménagé à St-Rémy-lès-Chevreuse, j’ai créé un club de babyvolley dans lequel j’ai coaché des enfants dès 3 ans. Avant de partir en Australie, j’ai voulu me former à l’arbitrage de beach volley, discipline très pratiquée là-bas, où j’ai pu arbitrer de nombreux tournois. J’ai aussi découvert le volley assis dans le cadre des Invictus Games, une compétition entre blessés de guerre. Ce sport est ouvert à tous, aux handicapés – qu’ils soient amputés ou victimes de malformation- mais aussi aux valides. Je suis revenu sur Albi il y a 3 ans.

Comment devient-on arbitre aux JO ?

Il faut déjà avoir la formation d’arbitre et cumuler une expérience d’arbitre de ligne ou de marque. J’ai envoyé ma candidature, et à l’issue d’une première sélection, j’ai été évalué lors d’un tournoi international. Et j’ai été pris ! J’ai ensuite reçu un entraînement spécifique (qui a démarré il y 2 ans, NDLR) avec des focus sur l’apprentissage du protocole. Il y a eu beaucoup de candidatures. J’ai eu de la chance d’être retenu !

Qu’est-ce qui fait un bon arbitre ?

Quand on ne le voit pas sur le terrain… Un bon arbitre doit permettre un déroulement limpide du jeu, prévenir les situations délicates…Il faut se casser les dents sur certains matchs, commettre des erreurs, cumuler de l’expérience. Être arbitre, ce n’est pas que gérer des règles, c’est aussi gérer de l’humain et les émotions des joueurs.

C’est quoi le quotidien d’un arbitre aux JO ?  

J’arbitrais entre 1 et 4 matchs par jour. Je démarrais vers 7h30 jusque 13h30, puis de 18h30 à 23h ou minuit. C’étaient pas des vacances, il fallait être toujours à fond, c’était fatigant physiquement, mais qu’est-ce que j’aimé ! Le beach volley, c’est fatigant car il faut nettoyer les lignes entre les points, et être rapide pour ne pas retarder le jeu. On court beaucoup. Et on est garant du rythme du match.

On était comme dans une bulle. Je ne savais plus quel jour on était. La seule chose qui nous servait de repère, c’étaient nos chaussettes ! On avait deux jours avec chaussettes grises et deux jours avec chaussettes noires et ainsi de suite. Ca rythmait notre semaine.

Les moments les plus forts que tu as vécus ?

Les deux finales femmes : Etats-Unis/Chine pour le volley assis et Brésil/Canada pour le beach volley. Et pendant cette finale, quand deux joueuses se sont frittées et que le DJ a passé la musique de « Imagine »…. Ce qui était top aussi, c’est ce qu’on a vécu en groupe avec les autres arbitres, tant pour le côté humain que nos échanges sur la pratique.

Et aujourd’hui tes projets ? 

Aujourd’hui, mon ambition, c’est de retourner en Australie pour les Championnats du monde de beach volley . Je suis arbitre National Indoor en beach volley et volley assis et je poursuis mon engagement au sein de la commission régionale d’arbitrage à former à mon tour de jeunes arbitres. Je joue encore au volley, mais en loisir, au sein du VBA…

Propos recueillis par Maria Guillon

Et vous savez quoi ? La Ville de Castres vient d’acquérir deux terrains de volleyball de l’Arena Paris Sud Porte de Versailles, qui ont vu l’équipe de France devenir Championne Olympique pour la deuxième olympiade consécutive après les JO de Tokyo !