Nous avons rencontré Baptiste au musée Toulouse-Lautrec. Il y avait installé son atelier Photo Nomade pour proposer ses tirages argentiques noir & blanc qui ont tant de charme… mais exigent une sacrée technique pour être tirés sur place en 30 minutes. On lève le voile…
Saviez-vous que dès la fin du 19ème siècle, des photographes itinérants parcouraient les villes avec leurs équipements volumineux et proposaient aux passants des portraits à la chambre photographique directement dans la rue ? « Ces artistes ont permis à des milliers de personnes de conserver des souvenirs précieux à une époque où la photographie était encore destinée aux bourgeois », souligne Baptiste Dété, qui reprend au XXIème siècle cette technique et tradition à son compte avec une chambre photographique et un laboratoire de développement transportable qu’il a tout juste achevé. Originaire de Normandie, il fait un master en arts plastiques à Amiens avant de s’installer Albi. Il s’est aujourd’hui spécialisé dans les prises de vue d’expositions et œuvres d’artistes et dans la couverture photographique d’œuvres musicales.
Dimensions artistique, sociale et pédagogique
« La Photo Nomade est l’aboutissement d’un projet aux dimensions artistiques, mais aussi sociale et pédagogique, au plus proche des gens », argue Baptiste. En effet, au Musée Toulouse-Lautrec, dans la rue à Ambialet ou chez les particuliers pour une soirée, ce que Baptiste aime avant tout, ce sont les rencontres. Il est fier d’avoir pu créer lui-même son petit laboratoire nomade.
La prise de vue est technique : il cadre à l’envers, charge le papier argentique dans un cadre et l’expose pendant une seconde.
Le développement ne l’est pas moins : il s’effectue à l’aveugle ou presque. A travers les deux manches de son laboratoire, il manipule le papier argentique dans différents bains afin d’obtenir un négatif. Grâce à une technique de reproduction datant de 1841, il obtient ensuite le positif (l’image finale avec laquelle les gens peuvent repartir).
Comme à l’époque le résultat est incertain, mais c’est ce qui en fait tout son charme… Comme la carriole de Baptiste qui va bientôt parcourir les villages à vélo, avec tout son dispositif et son sourire !