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Florian a rejoint une expédition pédagogique à la voile qui  retrace le premier voyage de Charles Darwin. Durant deux mois, le tarnais a découvert le Brésil, puis l’Uruguay à bord du “Captain Darwin”. Immersion.

Tout commence pour Florian, joyeux trentenaire de Mouzieys-Panens, quand une amie lui propose de venir la rejoindre sur un bateau, au Brésil, pour la durée de son choix. Pas de billet retour, la date et le lieu se feront selon les aléas du voyage. L’idée ? Embarquer sur le “Captain Darwin”, voilier en acier de 12 mètres, et participer à une grande expédition, partie de Plymouth en septembre 2021. L’objectif est de boucler un tour du monde en 5 ans, selon le trajet et la durée exacte du tout premier voyage du célèbre scientifique, en 1839. Si Victor Ruault, le capitaine du bateau et fondateur de l’expédition, reste à bord tout le long, l’équipage change au gré des opportunités.

Le Brésil et la baie de Guaratuba

Après une arrivée à Sao Paulo et quelques heures de bus, Florian est chaleureusement accueilli à bord, dans la Baie de Guaratuba. Cet endroit doit son nom au Guara, un “magnifique oiseau rouge” réapparu après plusieurs décennies d’extinction ! Aujourd’hui la baie est dotée d’observatoires et propose des balades en bateau pour aller à la rencontre de cet “animal mythique”, désormais protégé.

Cap sur l’Uruguay 

Seulement, à bord, problème. Le moteur ne fonctionne plus. L’équipage, composé de Victor et Cécile, est assigné au port quelques jours, Florian en profite pour prendre ses marques sur le bateau et sa place dans l’équipe. “En tant que bricoleur polyvalent, sourit-il.  Et comme je suis charpentier de formation, j’ai pu faire quelques aménagements”.

Enfin, la panne est réparée. Après quelques dernières courses et autres formalités administratives, nos trois français larguent les amarres. C’est parti pour huit jours de mer !

Les aléas de la vie en mer

Mais quatre jours plus tard, le moteur continue à faire des siennes et s’arrête… Qu’à cela ne tienne, l’équipage continue tant bien que mal à la voile et se prive d’électricité. Mais voilà qu’arrive la pétole. “On a fini par dériver, voire même à revenir sur nos pas, se souvient Florian. C’est une situation assez stressante parce qu’une traversée se prévoit sur une fenêtre météo bien précise… Si on prend du retard, on ne sait pas ce qui va nous tomber dessus”. Grâce aux conseils d’un mécanicien via le téléphone satellite, ils arrivent à réparer la machine, mais essuient une grosse tempête -“très impressionnante, j’avais jamais vu ça ” – juste avant leur arrivée.

Rester vigilants

Pour Florian, qui n’avait pas tout à fait le pied marin, la traversée a été riche en découvertes et sensations nouvelles. “Une sensation incroyable, celle d’être dans une bulle, complètement déconnecté, tout en restant à l’affût de tout ce qu’il se passe autour”. Parce que oui, en mer, il faut rester vigilant.  “Le voilier, c’est un peu le piéton de la mer, plaisante Florian. Pour surveiller la trajectoire des paquebots autour de nous, on utilise un AIS. Si on repère un risque de collision, on signale notre position aux autres bateaux et c’est aux plus gros, donc plus puissants, de se dérouter pour nous laisser passer, explique-t-il. Et puis il y a la nature, cette immensité marine, ces albatros qui viennent nous rendre visite. Une fois j’en ai compté 127!”

Arrivée à Piriapolis

Après 10 jours de navigation et de sensation de liberté, le Captain Darwin est accueilli par des dizaines de lions de mer se prélassant jusque sur les pontons de la marina de Piriápolis, en Uruguay. “Là-bas ils font complètement partie du paysage et de l’écosystème”, explique Florian. Notre tarnais, victime du “mal de terre” continue de tanguer quelques heures après avoir débarqué. Piriapolis est une ville balnéaire, très accueillante, même si ce n’est pas la saison touristique. “Ils sont super sympas, que des grands sourires partout ! On a fait des asados avec les Uruguayens du coin et les autres voileux rencontrés. On a passé des supers moments “. La tête et le cœur remplis de souvenirs, Florian reprend le chemin de Mouzieys-Panens, après avoir aidé au carénage du bateau dans cette joyeuse ambiance. Et pour Captain Darwin, la suite du voyage, c’est la Patagonie… A suivre sur www.captaindarwin.org.

Captain Darwin, quelles évolutions en 200 ans ?

Pour établir cette comparaison historique, l’équipe interroge les scientifiques et les citoyens de tous les pays, pour confronter leur constat naturaliste à ce que décrivait l’auteur de la théorie de l’Évolution, au début du XIXe. Captain Darwin est une association de loi 1901 de Concarneau, à visée pédagogique et environnementale. Elle organise notamment des visioconférences entre des établissements scolaires en France et le bateau d’expédition.