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De la vibrante ville de Dakar à l’historique Saint-Louis, de la verte Casamance en passant par des mangroves riches en biodiversité, le Sénégal offre des paysages sublimes. Le musicien tarnais John Bleck y a grandi et nous donne envie d’y faire un tour !

 Article à retrouver dans Chouette#18

Vous l’avez peut-être écouté en concert, croisé lors d’une soirée au Stockage, le café associatif de Cordes-sur-Ciel, ou même lors d’un atelier de musique… En solo ou avec son groupe, le musicien et chanteur John Bleck est connu dans le coin pour son groove pareil à nul autre et ses textes chantés en français ou en wolof.

Mais avant de poursuivre sa carrière en France, John a vécu au Sénégal, où il est né et où il revient chaque année. Autour d’un café, il a bien voulu nous parler de son pays d’origine, sans doute l’un des plus accessibles de l’Afrique de l’Ouest puisqu’on y parle français, que le tourisme y est déjà bien développé et qu’il est plutôt stable sur le plan politique.

Prendre le temps

Pour un Occidental qui n’a jamais mis les pieds en Afrique subsaharienne, le décalage culturel peut être grand, prévient John Bleck : « Il faut se préparer à déconstruire sa façon de fonctionner, se relâcher. Les Sénégalais viennent facilement parler, proposer leur aide, vendre quelque chose », explique-t-il. Le « wakhalé », le fait de négocier le prix des marchandises, s’utilise aussi dans la vie de tous les jours : « C’est le moyen de trouver un consensus », explique le musicien. Les personnes à cheval sur la ponctualité devront prendre leur mal en patience : là-bas, le temps est une notion toute relative ! « Les gens ne sont pas pressés et vont par exemple prendre le temps de discuter », quitte à déborder un peu sur le programme du reste de la journée… C’est comme ça !
Les Sénégalais sont aussi accueillants, assure notre guide. Communiquer avec eux est facile puisqu’une bonne partie de la population parle français, langue officielle avec le wolof.

La bonne saison pour s’y rendre, c’est maintenant, d’octobre à février : « C’est la saison où les Alizées soufflent depuis l’océan vers l’intérieur du pays. La saison des pluies est passée, les matins sont frais et il y a moins de moustiques », explique John Bleck.

Le passé colonial toujours visible

Le Tarnais a grandi dans la banlieue de Dakar, « une grande ville, pleine d’embouteillages et d’animations ». La capitale n’est pas le lieu d’excursion préféré de John Bleck, trop agitée, mais a quand même quelques atouts : de nombreux lieux d’exposition et de la musique live tous les soirs ! « Les gens vivent beaucoup la nuit au Sénégal et ils investissent davantage l’espace extérieur. On discute dehors, on cuisine dehors… »

Si l’on cherche les endroits chargés d’histoire, on peut se rendre sur l’île de Gorée, face à Dakar. La Maison des esclaves, un musée mémorial revient sur la traite négrière qui s’y déroula pendant trois siècles. De nombreux autres bâtiments historiques font de l’île un ancien site colonial « improbable ». Au nord du pays, la ville de Saint-Louis est elle aussi un ancien comptoir d’esclaves et dispose d’un patrimoine architectural remarquable. La cité, classée à l’Unesco, vaut le détour.

John Bleck a aussi ses petits havres de paix où il aime passer du temps : au sud de Dakar, le long de la côté Atlantique les villes Saly et M’bour sont plus tranquilles. « Il y a moins de pollution, je m’y sens plus serein », sourit-il. Saly est une station balnéaire idéale pour profiter de plages bordées de palmiers, de cafés et de restaurants au bord de l’eau, tandis que M’bour est connue pour l’effervescence du retour de pêche dans son port, le deuxième du pays par son activité.

Cap sur la Casamance

Pour quitter un peu la foule et s’imprégner des paysages, notre musicien va plus au Sud encore dans le parc national du Delta du Saloum. « C’est très beau, il y a de grands espaces, des petites îles, et beaucoup d’eau ! ». Et pour cause, le parc est situé sur une mangrove : on se déplace d’ailleurs en pirogue avec un guide, pour se balader et observer la richesse de la faune et de la flore.
Un autre parc incontournable pour les amateurs d’oiseaux, le parc national du Djoudj (cette fois-ci tout au Nord du Sénégal) constitue la troisième réserve ornithologique du monde : quelque 3 millions d’oiseaux migrateurs répartis en plus de 350 espèces s’y posent ! « On y voit des nuées de pélicans et de flamants roses, c’est magnifique », ajoute notre guide.

Mais l’endroit préféré de John, c’est la Casamance, région du Sénégal située à l’extrême Sud du pays, sous la Gambie, et qui bénéficie d’un climat plus tropical. « La végétation est assez verte, on y voit de grands arbres, des manguiers, des acajous. Les gens sont aussi plus détendus et plus bienveillants ». Ce n’est pas pour rien qu’il a choisi cet endroit pour y tourner son dernier clip !

Anouk Passelac

Quelles traditions culinaires

Le plat national, c’est le thiéboudiène, un plat à base de riz et de poisson auquel on rajoute différents ingrédients : sauce tomate, carottes, aubergines, chou blanc… A manger chaud ! En boisson incontournable il y a le bissap, c’est-à-dire un jus fait à partir de fleurs d’hibiscus, mais l’on pourra aussi tester le jus de ditakh (l’arbre à suif) ou le jus de pain de singe (le fruit du baobab).

Comment y aller ?

Toulouse-Dakar en avion : compter au moins 550 €/ personne au mois de février, 7h avec escale.

Et pour ceux qui ont le temps : Train + cargo depuis Algesiras ?