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Originaire de Corrèze, la nouvelle directrice de la SNA-Tarn arrivée à Albi en septembre dernier est fière de mettre en place un projet joyeux sous le signe de l’expérience et du partage. Le graphisme du nouveau programme est à son image et fait la part belle à la jeunesse ! Crédit photo : R Storchi

Comment s’est forgé votre goût pour le spectacle vivant ?

Ma première expérience remonte au lycée, dans les Deux-Sèvres, où j’ai vu un spectacle de danse de Maguy Marin. J’ai encore ce souvenir d’une émotion qui m’a embarquée… J’ai ensuite beaucoup pratiqué le théâtre et me suis formée dans l’animation socio-culturelle et l’ethnographie. J’ai toujours eu un appétit pour le spectacle vivant, le cinéma, les arts plastiques ; la littérature et l’écrit aussi.

Vous avez choisi, pour présenter votre projet, un vrai parti pris graphique. On y ressent beaucoup de joie, de diversité. Et l’usage d’une terminologie déclinée autour de la géographie et de la carte. Racontez-nous…

Quand on postule à une scène nationale, le protocole est précis : il faut rédiger un projet artistique et culturel. Avant d’habiter la ville, je suis donc venue plusieurs fois, fait des repérages, rencontré beaucoup de partenaires. Et j’ai souhaité axer mon projet autour d’une « expérience partagée de l’art », en développant l’imaginaire de la carte.

Cela me permet d’intégrer la dimension patrimoniale de la ville, autour des voyages de Lapérouse, de la Mappa Mundi – tout ça m’a touché, évoquer aussi la circulation des artistes autour d’un lieu fait pour toutes et tous, ça m’a semblé évident de tirer ce fil de la cartographie. La carte est aussi composée de repères, comme le sont les artistes qui nous aident à vivre en nourrissant nos imaginaires. Avec ce projet, je voulais montrer que le théâtre devait être un lieu de vie, de joie, de partage autour de moments simples et de rencontres avec les artistes.

Les bivouacs, les CAIRNS, “A la belle étoile”, les arpenteuses… On voyage rien qu’en lisant le programme ! Les arpenteuses, c’est nouveau ?
Il s’agit d’un groupe d’artistes associées. J’ai choisi spécifiquement un groupe d’artistes femmes pour lutter contre leur invisibilisation (en photo ci-dessous). De plus, elles ont été engagées non pour 1 an mais 3, ce qui permet de construire sur le long terme. Faire ensemble dans les projets de territoire, ça prend parfois du temps, un temps nécessaire, qui ne se décrète pas. La jeunesse est mise au cœur de la programmation !

Nous avons développé les propositions jeunesse autour de deux axes : les familles et les jeunes enfants avec le nouveau festival « À la belle étoile », et les plus grands, les ados, que nous souhaitions impliquer dans la programmation, leur faire expérimenter la position de programmateur : c’est quoi choisir un spectacle, gérer un budget, penser au public, etc.
C’est le sujet de nos « Bivouacs ». Le théâtre-école devient « la petite troupe » pour accentuer davantage sur la dimension création qu’enseignement, tandis qu’Archipels est le nouvel atelier de pratique et de création théâtrale destinée aux jeunes de 18 à 25 ans.
Les Cairns sont des « cartes blanches » mises à disposition des artistes. Une sorte de fil rouge, comme autant de repères pour être amené à mieux connaître leur œuvre globale, avec une dimension de rencontre.

« C’est une nécessité que le théâtre devienne un lieu de vie, de partage »

L’accessibilité a aussi été développée à tous les niveaux : à l’égard du handicap, de la ruralité et des prix…

La SNA est déjà très engagée sur le handicap, mais nous voulions aller plus loin. Nous mettons désormais à disposition 8 gilets vibrants, que nous pourrons prêter à d’autres associations. Nous voulons aussi mettre l’accent sur la diversité au sein des artistes. Pour exemple, 90 % de la distribution de La Cie la Bulle Bleue est constituée de comédiens travaillant en ESAT.
Côté tarifs, on peut désormais profiter des prix jeunes jusqu’à 15 ans. On insiste sur les tarifs de dernière minute à 10 € pour les moins de 30 ans. La proposition gratuite Sextant fait aussi partie de cette accessibilité à tous, nous voulons que ce soit un moment de fête dans l’espace public.

Vous nouez de nombreux partenariats, cette année avec l’Université pour tous par exemple…
Nous avons de nombreux partenariats artistiques (avec le GMEA, Arpèges et Trémolos, Polyèdre, etc) mais aussi d’éducation artistique : Adda81, FOL81 et cette année l’UPT en effet qui proposera des conférences en lien avec nos spectacles, ou Dikelitu via un spectacle programmé pendant la fête du livre jeunesse. Sans parler de tout ce qui se passe au cinéma (festivals comme les Œillades, jeudis des associations…) !

Comment opérez-vous les choix de spectacle ?
C’est une cuisine subjective ! Il faut veiller à proposer un mélange d’artistes ancrés aujourd’hui et le répertoire. J’ai un appétit pour le théâtre d’objets et de marionnettes, qui propose des formes hyper inventives… Quand je regarde un spectacle j’ausculte la chorégraphie, le jeu des ou la direction des acteurs, l’interprétation, l’habillage musical et cherche un équilibre en fonction du public. Et quand je sors d’un spectacle, et qu’il m’a touché, je veux le dire à la terre entière !

Propos recueillis par Maria Guillon, septembre 2023

Pour réserver la saison 2024/2025

La billetterie est ouverte dès le samedi 15 juin 10h !

www.sn-albi.fr ou téléphone : 05 63 38 55 56

Réouverture avec le spectacle Sextant (cirque), pique-nique et bal le Samedi 28 septembre.