Originaire de Dénat, grande voyageuse avec sa famille*, Nina Vabre vibre pour le vélo trial, qui continue de la faire voyager au gré des Championnats. On a profité de son retour au bercail pendant les fêtes pour l’interviewer…
Elle a 17 ans, est en terminale, mais Nina n’est pas tout à fait comme tout le monde : elle manie comme personne le vélo trial ! Elle saute allégrement d’une roue à l’autre sur une pile de palette ou sur un tronc. Aussi agile qu’une équilibriste, elle est déjà championne de sa discipline et fait partie de l’équipe de France ! « Le vélo que nous utilisons est spécial : il n’a ni selle, ni vitesse, et des petites roues de 2O pouces, souligne Nina Vabre. Le but est de franchir des obstacles sans poser le pied au sol. » En compétitions internationales, on doit faire franchir six obstacles (une « zone ») en moins de 2 minutes, faire deux zones et les recommencer deux fois !
Quatrième mondiale
4ième au classement de l’UCI (Union Cycliste internationale), 1ere au général des coupes de France, et médaillée d’argent au Championnat du monde par équipe d’Abu Dhabi, Nina est impressionnante. Il faut aller sur son compte Instagram pour la voir à l’oeuvre ! Ce n’est presque plus du vélo mais de l’équilibrisme… qui n’est pas sans danger ! Mais que voulez-vous, elle est presque tombée de dedans quand elle était petite… Son père pratique la moto trial depuis longtemps, ses frères jumeaux ont aussi pratiqué le vélo avant la moto. Tous sont grisés par les mêmes sensations ! Même pendant leurs voyages, l’entraînement n’est jamais rompu.
“Je suis en équipe de France des jeunes depuis mes 12 ans, et cette année, j'ai été sélectionnée en équipe de France
Nina Vabre
Elite et unique représentante féminine pour la course par équipe à Abu Dhabi.”
Pratiquant en loisir depuis ses huit ans, mais en compétition depuis ses 12 printemps, elle passe une bonne partie de ses soirées et week-ends à s’entraîner. Des sacrifices qu’elle ne regrette pas, même si « c’est beaucoup d’énergie et de temps, avoue-t-elle. Il faut répéter les mêmes gestes des dizaines de fois avant d’y arriver, de dépasser un obstacle. Mais c’est toujours différent, en intérieur, en extérieur, le type d’obstacles, comme à Abu Dhabi où on a dû rouler sur des palmiers ! »
Un sport trop peu connu
Où peut-on pratiquer près d’Albi ? « Les clubs les plus proches sont à Saïx, près de Castres ou à Labège, en banlieue de Toulouse. Mais pour avoir le temps de m’entraîner, j’ai choisi d’aller en Catalogne où j’ai trouvé un parcours sport étude trial dont les cours ne sont organisés que le matin. J’ai été recrutée par la Team DN1 de Montluçon et suis dans l’équipe de France élite depuis cette année.
Nina a choisi de études scientifiques, mais elle aime les langues (elle maîtrise l’espagnol grâce à sa mère ispanophone, se débrouille en anglais de par ses voyages et s’est mise au catalan). « Je ne sais pas encore quel métier je veux faire, mais ce que je regrette c’est que le Trial ne soit pas un sport olympique, donc ça ferme pas mal de portes, souligne-t-elle.
Peu connu, ce sport a encore peu d’adhérents et les prix gagnés par les plus hauts médaillés sont à peine l’équivalent de deux vélos, donc on ne peut pas vivre de la compétition ». Pour l’heure, après Abu Dhabi, la saison est finie et elle redémarrera en avril. De quoi lui laisser le temps de réviser son bac… tout en continuant à s’entraîner pour les prochaines coupes de France et du monde (organisée en Bretagne cette année !).
*Cf article paru sur la « famille nomade » dans notre numéro paru en septembre 2019