La Chronique de Julien N°7
Jardin utile, autosuffisant et méditatif ou fouillis végétal généreux en fleurs à couper, ces deux types de jardin sont intéressants car ils laissent la part belle à la biodiversité. En sachant qu’ils peuvent aussi cohabiter !
Etes-vous plutôt jardin de grand-mère ou jardin du curé ? Derrière ces sobriquets pas forcément flatteurs, se cachent des types de jardin pleins de charme, qui peuvent être sources d’inspiration pour des aménagements d’espaces extérieurs.
Le jardin de grand-mère ou le jardin « fouillis »
Oubliez les espaces structurés des jardins contemporains, les végétaux formés et structurés au grès des tailles, les monochromes… Le jardin de grand-mère est un « fouillis » végétal organisé en states et garni d’un mélange généreux de plantes annuelles et vivaces aux couleurs variées. Autrefois cantonné au devant de maisons dont « l’organisation » était confiée aux grands-mères, il intègre les massifs qui bordent les murs des maisons et les terrasses ou ceux qui dessinent des allées plutôt sinueuses. Cette exubérance de plantes est propice au semis spontané qui régénère naturellement les plantations.
Avant tout, ces jardins sont des espaces de contemplation où l’on trouve une multitude de fleurs à couper : soucis, tournesols, pavots californiens, reines-marguerites, cosmos, œillets… mais aussi des essences arbustives comme des pivoines ou des hortensias sans oublier les roses aux odeurs enivrantes. Des fleurs vivaces comme les acanthes, dahlia ou les benoîtes ainsi que des bulbes (glaïeul, jacinthe) y trouvent également leur place.
C’est donc un jardin vivant, qui par la présence de nombreuses variétés de fleurs, accueille une biodiversité importante d’insectes accompagnés de leurs prédateurs.
Le jardin du curé ou le jardin campagnard
Ce type de jardin est plus structuré car s’organise autour de plates-bandes ou des massifs en carré, souvent bordés de buis, de thym ou de bordure en bois. Il réunit à la fois le végétal consommable et le décoratif. C’est le jardin utile et auto-suffisant par excellence pour se nourrir, se soigner et pour méditer… et qui répondaient autrefois aux besoins stricts et fondamentaux des religieux.
On y trouve donc des plantes potagères, des fruits avec notamment des arbres qui apportent l’ombre et la fraîcheur aux plantes, des fleurs, en majorité vivaces et qui sont utiles pour protéger le jardin des nuisibles ainsi que des plantes aromatiques et médicinales.
En termes de fleurs, on y trouve des variétés qui demandent peu d’entretien (et peu d’eau, celle-ci étant réservée aux légumes et fruitiers) : les vivaces comme les iris, achillées, camomilles et les annuelles comme les bleuets, les nigelles, bourraches et les soucis.
Un endroit pour le compost, des bacs de récupération d’eau de pluie et un cabanon pour ranger les outils agrémentent souvent ce type de jardin.
Le conseil de Julien si vous ne savez pas choisir….
Si vous disposez d’une surface raisonnable, vous pouvez aisément faire cohabiter ces deux styles de jardins qui dans l’esprit (tous deux sont des jardins fleuris), les fonctionnalités environnementales (ils favorisent la biodiversité) et le choix des plantes restent cohérents.
Cette chronique vous est proposée par Julien, jardinier-paysagiste.
Crédit photos : Florent Lamontagne contact@photoslamontagne.com