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La Chronique de Julien

Il n’y a plus de doute depuis quelques jours : l’hiver est arrivé. Et la nature s’est peu à peu endormie. Mais pour le jardinier, point de repos, c’est le bon moment de s’occuper du sol ! Julien nous donne ses conseils…

Le sol est un monde vivant ! Sous terre, minéraux, champignons et bactéries interagissent en permanence pour nourrir les plantes. Le travail du jardinier consiste donc à trouver le bon équilibre entre ces éléments. Plusieurs solutions s’offrent alors à vous, en fonction du type de sol (argileux, sablonneux ou limoneux), de vos objectifs de plantation et du temps que vous voulez  y consacrer.

Les sols argileux

Les sols argileux sont largement présents autour d’Albi. Cette « terre amoureuse », souvent délicate à travailler, peut être très fertile à condition de favoriser son aération et son drainage, et ce en toute saison.

Pour cela, cette terre doit être bêchée dès l’automne, de préférence à la grelinette, afin d’éviter de mélanger les couches et créer une croûte sous-jacente. Ceci permet d’exposer les sols aux alternances climatiques hivernales (pluies, gel et dégel). En milieu d’hiver, il faut penser à apporter de la matière organique fraîche (donc rapidement décomposable) comme du compost ou du fumier non pailleux déjà maturé. L’apport de compost devra alors être renouvelé tout au long de la belle saison. Une fois les plantations réalisées, il faudra veiller à protéger le sol du tassement, en paillant d’une couche généreuse de feuilles mortes, résidus de tontes et/ou de paille

Les sols sablonneux

Les sols sablonneux doivent être recouverts à partir de la mi-automne d’un mélange de feuilles mortes, de tontes, de fumier et de compost. Laissez les vers de terre ou autres organismes digérer tout cela jusqu’au printemps. Écartez en début de printemps le paillis résiduel pour que le sol se réchauffe plus vite. Et une fois les plantations mises en place, paillez généreusement.

Les sols limoneux

Quant au sol limoneux (présent le long du Tarn), qui dispose naturellement d’un bon équilibre, on conseillera au jardinier de recouvrir le sol dès la mi-automne d’un paillis de feuilles mortes, tontes ou paille. Un léger apport de compost pourra être effectué avant les plantations printanières.

La griffe permet d’aérer la terre au pied d’un parterre ou d’un massif.

Feuilles mortes, tontes, fumier et compost peuvent servir à recouvrir les sols.

La grelinette est un outil précieux, elle évite de mélanger les couches du sol.

Dernier conseil : quel que soit le type de sol, pensez en fin d’été (ou après les récoltes) à semer un engrais vert qui permettra d’ameublir le sol et en même temps de le nourrir.

Permaculture : ne travaillez pas le sol !

Une autre méthode consiste à ne pas travailler le sol, mais à faire des « lasagnes » ou buttes sur le sol.

Vous pouvez également adopter une technique souvent mis en avant en permaculture qui consiste à ne pas travailler le sol existant mais à recréer un horizon humifère par ajout de couches successives de matières (appelées aussi lasagnes ou buttes). Plusieurs procédés existent mais le principe reste le même :

  • sur la couche inférieure, on dispose des déchets ligneux (vieux troncs ou veilles planches)
  • puis on les recouvre en alternant des déchets bruns (petites branches d’arbustes broyées, feuilles de taille ou feuilles mortes, fumier pailleux) et des déchets verts (tontes, épluchures…).
  • on termine souvent la butte par une couche de compost mûr. Et on maintient la butte paillée.
Des résultats sur le long terme

Attention, il faut préciser que l’équilibre de ce type d’ouvrage sur la qualité du sol ne s’obtient pas immédiatement (attendre au moins 2 ans) et l’entretien reste important (ajout de matières, désherbage manuel). 

Pour le jardin ornemental

Une autre technique, dérivée de la technique précédente, peut être conseillée au jardinier qui voudrait travailler simplement et rapidement une bande de terre pour y faire plutôt un jardin ornemental (parterre fleuri, massifs …). Celle-ci consiste à griffer le sol en place, déposer du carton (non-imprimé) en surface sur la zone concernée, qui étouffera en partie les mauvaises herbes, puis disposer sur le carton une couche de compost et une couche de tontes et de feuilles mortes. Ceci doit être réalisé au plus tôt dans l’hiver pour que les organismes aient le temps pendant toute la saison creuse de digérer les produits afin que la zone soit disponible au printemps pour les plantations.

Bichonner les arbres et plantes en place

Enfin, pour les plantes vivaces déjà en place et les arbres, n’oubliez pas non plus de leur donner à manger : une à 2 pelles de compost ou de fumier bien mûr pendant l’hiver. Au début de printemps, vous aérerez le sol (sans retourner la terre) autour des plantes avec une grelinette ou une fourche-bêche.

Préparer son sol requiert donc un peu (voire beaucoup!) d’énergie mais cette phase reste indispensable pour pouvoir profiter des fruits de son travail lors de la belle saison.

L’astuce de Julien : du compost gratuit…

La déchetterie de Ranteil offre à chaque habitant de l’agglomération 100 litres de compost par an. Il faut juste venir se servir sur place. Pour de plus grandes quantités, vous pouvez en acheter à 7 € la tonne. La Communauté d’agglomération de l’Albigeois et la Communauté de communes du Centre-Tarn proposent également des bacs à compost à des prix imbattables

Cette chronique vous est proposée par Julien, jardinier-paysagiste.

Crédit photos : Florent Lamontagne contact@photoslamontagne.com